Le Roi arrive : c’est une certitude ! Et le Marquis ne regarde en rien à la dépense pour impressionner le Monarque. Les serviteurs s’affairent en tout lieux, on redore les armoiries, la Marquise, elle-même, prépare ses plus beaux divertissements ! Tout sera prêt pour accueillir comme il se doit Louis XV, le “Bien-aimé”...
Les Visiteurs commencent en extérieur par un parcours commun sur le thème de l’histoire de la famille et des terres des Sassenages, reconstitution de combats médiévaux sur Didier de Sassenage puis sont divisés en 2 groupes un groupe suit le Valet, l'autre suit le Marquis. Au terme de leur boucle, les visiteurs se retrouvent pour une reconstitution de combats sur le thème de Gaspard de Sassenage, les groupes sont alors intervertis : ceux qui suivaient le Valet, suivent à présent le Marquis. Au terme de cette seconde boucle, les Visiteurs se retrouvent de nouveau pour le "Bal".
Ah Monsieur l’Architecte. Bien le Bonjour. Je vous en prie : annoncez moi de bonnes nouvelles, j’en un besoin désespérant !
Et bien Monsieur le Marquis, que voulez vous que je vous dise. Il fait beau aujourd’hui. Ce qui est une bonne chose si l’on considère que recevoir sous un mauvais temps, et signe de boue. Et que la boue, abîme considérablement les planchers, et autres sols que je m’évertue, avec le plus grand soin, à faire poser… On peut cependant considérer que la pluie n’est pas non plus une trop mauvais chose, puisqu’elle lave la pierre, par ses si fines gouttelettes, et qu’ainsi, façades, escaliers et parvis , que je m'évertue, avec le plus grand soin, à faire construire, n’en resplendissent que de plus de beauté.
Mais de quoi parle-t-il celui là ?
Vous vouliez de bonnes nouvelles Monsieur le Marquis, et je m'évertue, avec le plus grand soin, à vous en apporter d'excellentes en ce que le temps, quel qu’il soit, sera profitable à votre demeure…
Et sinon, les taupes et les vers de terre ? Vous vous en occupez aussi ? Non parce qu’on est d’accord que je n’ai ni besoin de vos conseils en météorologie, ni de vos avis en botanique. Si plutôt vous m’expliquiez en quoi consiste le style de notre roi Louis XV le Bien aimé… non ? Cela ne vous semblerait-il pas plus à propos ?
Oh ? Oui bien entendu. Le style de notre bon roi est caractérisé par des formes généreuses, légères, ondoyantes, intimes et confortable. En fait, je m’étonne de ne pas voir Madame le Marquise, car les commandes de mobilier, de nos jours, sont plus généralement émises par les femmes…
Laissez Madame la Marquise a son chocolat, et soyez plus précis. En quoi donc, ce nouveau style se distingue-t-il de celui de notre précédent Roi Soleil ?
Mais en beaucoup de choses, Monsieur le Marquis ! Sous notre roi Louis XIV le mobilier dégageait puissance, rigueur, respect. Il était imposant voire écrasant. Mais aujourd’hui, nous maîtrisons parfaitement les assemblages, supprimons les lourdes entretoises. Tout devient plus léger, et inventif ! La rigueur fait place à l’asymétrie, les pieds sont galbés sur le modèle de pied de biches, et non de lions. On recherche le confortable, la ceinture des sièges, les dossiers ...Eux aussi galbés ! Et que dire des pièces ? Elles se font plus petites, plus chaleureuses et intimes. Les plafonds sont moins haut ! Pour preuve : à Versailles même, certaines pièces ont été recoupé en quatre, en construisant de nouveaux plafonds à mi-hauteur !
Très bien, très bien. Et ici ? Que nous faut il faire ? Dois-je prévoir l’aménagement de nouveaux plafonds ?
Nous pourrions toujours, le temps de faire les plans et de se mettre à l’ouvrage, il faudrait compter pas moins, comptabilise en sa tête, de 4 mois de délai.
4 mois ? Mais c’est impossible, le Roi sera là ce soir, demain peut-être ?
Mais ….mais, que ….qu’attendez vous de moi ? Au mieux je puis vous apporter quelques plans d’amélioration, pour la semaine prochaine, mais ne pourrais aller plus vite !
Au moins pouvez faire quelque chose pour le mobilier ? Je ne puis recevoir le Roi dans une demeure accusant les années !
Pour le mobilier au moins, Madame, la Marquise s’est occupé de ce qu’il fallait, et vous avez déjà assez, peut être adjoindre quelques ornementations ?
“Assez” ? “Quelques” ? Écoutez moi bien, Monsieur l’Architecte. Je vous paie grassement pour seulement porter ces quelques papiers sous votre bras, et faire, comme si vous étiez homme de science érudite ! Je vais donc vous parler franchement : Vous allez faire en sorte que ce “assez” et ce “quelques” deviennent “Exagérément”. Le Roi verra les Sassenages briller de mille feux et il verra ça ce soir ou demain.
Bien Monsieur le Marquis ! Bien ! Alors nous allons ornementer tout ce que nous pourrons ! Nous ornementerons, comme jamais il n’a été ornementé, dans toutes les ornementations passées ou présentes.
J’aime à vous l’entendre dire Monsieur ! Voici une attitude admirable ! N’hésitez point à vous mettre sur le champ à la besogne ! L’Architecte sort en direction de l’escalier. Le Marquis se retourne vers le Visiteurs. Ah ces artisans, de nos jours, on ne peux leur faire confiance, il faut sans cesse leur être attentif, comme du lait sur un feu ! Bref, mes Amis, suivez moi, mon tailleur doit m’attendre pour ma commande de nouvel habit. Il sort en direction de son boudoir. L’Architecte et son apprenti sortent. L’apprenti se postera prêt du Grand Salon pour étudier quand y faire son entrée dans la boucle du Valet
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